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Adilla Diouman-Mosafeer : Une femme qui a les karts en main

Elle est une des rares femmes à pratiquer le Karting à Maurice. Bientôt un an depuis qu’Adilla Diouman-Mosafeer donne vie à son rêve. La révélation lui est venue pendant le Ramadan coïncidant avec le confinement national lié à la pandémie en 2020. Cette mère de deux adolescents indique que pratiquer le karting est désormais sa « me time ».

Adilla Diouman-Mosafeer est l’unique femme propriétaire d’un kart du club Karting Mauritius, groupe réunissant des propriétaires de Kart à Maurice. Deux fois par mois, Adilla Diouman-Mosafeer se rend au « Track Day ». Toute une préparation est nécessaire avant chaque sortie. « La veille, je mets les équipements comme gants, casque, minerve et gilet de protection, dans mon panier de couleur pêche. Je prépare aussi un casse-croûte », dit cette habitante de The Mount. Un budget est aussi mis de côté pour chaque sortie.

Son époux et ses deux enfants lui rendent visite sur la piste. « Ils sont mon plus grand soutien », dit-elle. Âgée de 42 ans, cela fera bientôt un an depuis qu’Adilla Diouman-Mosafeer décide de réaliser son rêve. Celui d’être pilote. « En 2020, le Ramadan a coïncidé avec le confinement. Un après-midi, nous nous apprêtions à rompre le jeûne. J’étais avec mes enfants et mon époux à table. Nous nous sommes mis à parler de nos projets. C’est là que j’ai partagé mon souhait d’être pilote automobile. Mon époux, lui, voulait s’offrir une grosse cylindrée. La pandémie et le confinement nous ont appris que la vie est imprévisible. C’était donc l’occasion de concrétiser nos souhaits », se souvient notre interlocutrice.

Après la levée du confinement, Adilla et Nadeem Mosafeer vont se renseigner auprès d’Anil Hawabhay. Ce dernier est un ancien champion de rallye automobile. « Nous avons eu une rencontre positive avec Anil Hawabhay. Il était très content qu’une femme souhaitait faire le rallye. Il a accepté de m’initier au rallye mais il m’a d’abord conseillé de débuter avec le Kart. Comme c’est le cas pour nombreux de pilotes de F1. Dès un très jeune âge, ils sont introduits à la pratique du Karting. Le Karting permet de développer les aptitudes de pilotage de base et d’être plus près de la piste », dit-elle.

Le couple Mosafeer va ensuite voir Bill Ghanty du club Karting Mauritius. Adilla Diouman-Mosafeer est encouragée à suivre la voix de son cœur. Elle investit alors près de Rs 200 000 dans un Kart de seconde-main. Elle l’agrémente à sa façon notamment en optant pour un nouveau « wrapping » et en changeant le siège. Son époux, pour sa part, s’offre une Harley Davidson et une Kawasaki.

Développer de nouvelles aptitudes

Adilla Diouman-Mosafeer tente sa première expérience lors du « Track Day » au Stade Anjalay, à Belle-Vue-Harel. « Le volant du kart n’a pas de direction assistée. Il est dur. Je devais donc apprendre à la manier et maîtriser l’engin sur la piste », indique-t-elle. Au fil des sorties, elle aiguise aussi ses connaissances en mécanique. « Avant je conduisais ma voiture sans pour autant accorder une attention particulière à certaines choses. Aujourd’hui, je suis capable de changer une roue par exemple », dit-elle. Elle découvre aussi qu’il y a une différence entre conduire sur la route et piloter un Kart sur un circuit. « Sur la route, il est recommandé de freiner le plus tôt possible. Alors que sur la piste, le plus tard on freine, le mieux c’est », ajoute-t-elle.

Elle indique que le karting lui procure un sentiment de liberté. « Passer une journée sur la piste me permet de faire le vide et de me défouler. Le karting est devenu ma « me time » que je ne souhaite rater sous aucun prétexte. J’ai besoin de cette échappatoire », dit-elle.

Elle en profite pour conseiller aux femmes de ne pas hésiter à réaliser leurs rêves surtout celles souhaitant se lancer dans le sport mécanique. « Nous n’avons qu’une vie. Autant de la vivre sans regret », conseille-t-elle. Elle indique d’ailleurs qu’un circuit approprié pourrait aider à réduire le nombre d’accidents sur la route surtout auprès des jeunes.

Son parcours

Adilla Diouman-Mosafeer est originaire de Phoenix. Elle a 5 ans quand sa famille s’installe au Zimbabwe. « Chaque vacance scolaire, les parents nous emmenaient sur des « road trips ». Il nous arrivait de traverser un pays pour aller dans un autre. Je pense que c’est ainsi que mon frère et moi avons développé une passion pour l’automobile », se remémore-t-elle. La famille retourne à Maurice quelques années plus tard. Elle fait sa scolarité à Lorette de Curepipe avant d’opter pour des études en Économie à l’Université de Maurice. Son frère, son fiancé qui est aujourd’hui son époux et elle-même vont souvent assister au rallye.

Puis, elle fait des études en gestion à University of Leicester en Angleterre. Elle travaille à l’ancien Mauritius College of the Air (MCA) avant de se lancer à son propre compte. Elle évolue désormais dans le domaine des ressources humaines. Ses enfants ont 17 et 13 ans.

Photos & vidéos : Marjoreland Potiah et Patrice Donzelot

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