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Le MotoGP compose avec le coronavirus

Calendrier de la saison 2020, impact économique sur les équipes, développement des motos, conséquences éventuelles sur 2021… la pandémie de coronavirus force le MotoGP à s’adapter.

. Un calendrier rallongé mais toujours incertain

Le promoteur Dorna a anticipé les effets du Covid-19 en annulant (Qatar) ou en reportant en deuxième partie de saison (Thaïlande, Amériques et Argentine) ses quatre premiers Grands Prix. Le championnat a d’ores et déjà été prolongé du 15 au 29 novembre et la saison doit se terminer avec non pas un, comme prévu, mais deux blocs éprouvants de trois courses en trois semaines, entrecoupés par un week-end de repos. “Physiquement, nous pouvons tout gérer, mais mentalement, ce sera une épreuve pour tout le monde”, anticipe déjà l’Espagnol Joan Mir, pilote Suzuki. Pour l’heure maintenus, les GP de mai (Espagne, France et Italie) demeurent très incertains… Si nécessaire, ils pourraient trouver une place pendant la pause estivale (13 juillet-2 août) ou la saison pourrait être encore rallongée, dans les limites imposées par la logistique, les décalages horaires et la météo.

. Des revenus en berne pour les équipes

Si Carmelo Ezpeleta, le PDG de Dorna, a “pour objectif de maintenir un maximum de courses”, c’est notamment parce que “s’il n’y a plus de GP, il n’y a plus de revenus liés aux sponsors et aux primes”, explique à l’AFP Hervé Poncharal, le patron de l’équipe française Tech3, satellite de KTM en MotoGP et Moto3. “Le huis clos, économiquement, c’est injouable. Il nous faut des revenus (liés aux spectateurs)”, estime-t-il. “Si le calendrier est réduit, il faudra discuter avec nos partenaires et nos fournisseurs car nous perdrions des revenus, même si les voyages nous coûteraient moins cher”, abonde Johan Stigefelt, qui dirige l’équipe SRT, satellite de Yamaha en MotoGP, également engagée en Moto2 et Moto3.

. Pas de délai supplémentaire pour développer les motos

Le règlement de la catégorie MotoGP prévoit que les constructeurs n’améliorent pas leur moteur en cours de championnat et que les équipes n’utilisent pas plus deux châssis différents par pilote. L’homologation aurait dû se faire à la veille des premiers essais libres du GP inaugural au Qatar mais cela n’a pas été possible. “Pour des raisons d’égalité et d’équité”, organisateurs, constructeurs et équipes se sont donc mis d’accord lundi pour que “l’homologation (soit) effectuée à distance et numériquement dès que possible”. Contrairement à la F1, qui a avancé à mars-avril et rallongé sa trêve du mois d’août pendant laquelle les usines sont à l’arrêt, le MotoGP n’a pas contre “jamais envisagé de période de fermeture obligatoire”. “Le développement de toute autre partie des machines non soumise à homologation peut donc se poursuivre, comme chaque saison”, est-il précisé.

. Quelles conséquences en 2021 ?

Alors que la F1 a été contrainte, par mesure d’économie, à repousser d’un an le “big bang” règlementaire qui devait accoucher en 2021 de monoplaces entièrement repensées, le MotoGP prendra-t-il des dispositions similaires ? Aucune annonce n’a été faite, mais Poncharal remarque que “le gel des règlements techniques sur ceux 2020 ou l’organisation de moins de courses” permettraient de réduire les coûts l’an prochain. “Si nous courons tard cette année, peut-être jusqu’à fin décembre, cela signifie que nous aurons moins de temps que d’habitude entre les saisons 2020 et 2021”, constate aussi Stigefelt. “Sur le plan technique, cela pourrait compliquer la préparation pour les constructeurs”, conclut le Suédois.

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