Les véhicules récents sont-ils plus sensibles au manganèse ?

Les véhicules récents qui répondent à la norme Euro 6 de 2015 seraient plus nombreux à avoir subi des pannes dues au manganèse. Ceux dont les moteurs répondent à la norme Euro 4 de 2006 seraient moins sensibles, tout comme les motocyclettes et les bateaux.
3 300 véhicules sont suspectés d’être tombés en panne depuis octobre 2019 à cause d’un fort taux de manganèse dans l’essence. Cela représente 1,8% du parc automobile selon le ministre de l’Industrie et du Commerce, Yogida Sawmynaden. Dans sa réponse à la Private Notice Question (PNQ) du Leader de l’Opposition au Parlement le vendredi 14 février 2020, Yogida Sawmynaden a évoqué « quelques marques » de véhicules concernés.
Selon Jean-Pierre Venter, responsable du service après-vente de Porsche, Nissan et des marques du groupe Fiat Chrysler Automotive (FCA), les véhicules dont les moteurs répondent à la norme Euro 4 sont moins susceptibles de tomber en panne à cause du manganèse. Cette norme antipollution date de janvier 2006. Or, selon nos recoupements, les véhicules à la norme Euro 6 qui date de 2015, sont plus sensibles au manganèse. Cela pourrait s’expliquer par le pot catalytique qui est plus fin afin de mieux filtrer les émissions polluantes. Cela pourrait aussi expliquer pourquoi les véhicules aux normes antipollution moins strictes, comme les motocyclettes et les bateaux, seraient moins concernés par les pannes dues au manganèse comme l’a souligné le ministre de l’Industrie et du Commerce.
Mais ce n’est pas parce qu’un véhicule n’est pas tombé en panne qu’il n’a pas été contaminé au manganèse. La Motors Vehicle Dealers Assiciation (MVDA) estime que l’ensemble du parc de véhicules qui a reçu de l’essence entre octobre et décembre 2019 contient des traces de manganèse. Du côté d’ABC Automobile, on a constaté du dépôt de manganèse sur certains véhicules. « L’effet de la forte concentration de manganèse a été constaté sur les bougies, et dans de rares cas des véhicules manquaient de puissance. Toutefois, ce sont des soucis mineurs qui ont pu être résolus et qui n’ont en aucune façon affecté les moteurs ou d’autres composants. La seule réparation qu’on ait eue à faire était simplement de remplacer les bougies. Aucun dégât mécanique n’a été répertorié dans nos garages », précise Jean-Pierre Venter.