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MotoGP : Joan Mir, un champion inattendu pour succéder à Marc Marquez

Joan Mir ne s’attendait certainement pas à être couronné champion du monde MotoGP 2020 dimanche à Valence, à la suite de son compatriote Marc Marquez. En début de saison, il visait plutôt une première victoire dans la catégorie reine.

“Je ne me vois pas champion tant que je ne serai pas arrivé à remporter un Grand Prix”, déclarait-il juste après avoir pris la tête du championnat fin octobre.

Ce fut chose faite il y a une semaine au Grand Prix d’Europe, où il a en même temps pris une sérieuse option sur le titre, confirmée dimanche sur la même piste du circuit Ricardo Tormo, à Valence.

Né à Majorque, comme le triple champion du monde Jorge Lorenzo, Mir, 23 ans, n’aura pas mis longtemps pour s’imposer au plus haut niveau en remportant le titre dès sa deuxième saison en MotoGP.

Il a dû pour cela sortir de l’ombre de son coéquipier et compatriote Alex Rins et surtout de celle de Fabio Quartararo, le Français que Marc Marquez lui-même avait identifié comme son successeur le plus probable.

Mir et Quartararo se connaissent bien pour avoir couru dans la même écurie en Moto3, en 2016. Si le Français n’a jamais vraiment réussi dans cette catégorie, l’Espagnol y a été couronné champion du monde en 2017.

Lorsqu’en 2019, les deux jeunes pilotes accèdent au MotoGP, c’est pourtant Quartararo qui devient la nouvelle star, collectionnant poles positions et podiums.

Cette saison, c’est encore le Niçois qui s’est révélé son rival le plus dangereux en l’absence de Marc Marquez, écarté des circuits dès la première manche à la suite d’une fracture du bras droit.

A force de régularité et profitant de la vitesse de pointe de sa Suzuki — écurie à laquelle il offre son premier titre depuis 2000 — Mir a peu à peu creusé l’écart, prenant la tête du championnat au Grand Prix de Teruel pour ne plus la lâcher.

“Quand on mène à trois épreuves de la fin, il vaut mieux ne penser qu’à soi-même et à sa saison”, soulignait-il début novembre, affirmant ne pas penser aux résultats des autres candidats au titre, dont Quartararo.

“Je suis fort mentalement”

“Je suis très fort mentalement. C’est une chose que la vie vous apprend un peu mais ce n’est pas non plus quelque chose qui s’apprend dans les livres”, soulignait-il.

Dimanche, tout juste couronné, il maîtrisait encore ses émotions: “Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer”, reconnaissait-il. “Quand on poursuit un rêve toute sa vie et qu’on l’accomplit finalement, on n’arrive pas à y croire et j’ai besoin de temps pour me rendre compte”, a-t-il confié.

Grand pour un pilote de MotoGP (1,81 m), il partage avec Fabio Quartararo, de 18 mois son cadet, une grande affabilité qui masque une détermination de fer à la Marquez.

Si ce dernier s’est imposé avec un style acrobatique et des angles d’enfer, Mir est tout en douceur avec un style très épuré… comme Quartararo.

“Quand je débute dans une catégorie, mon style naturel est plutôt d’être agressif”, souligne-t-il toutefois. “Du coup, je fais beaucoup d’erreurs. Mais je me calme en prenant de l’expérience et c’est ce qui est arrivé cette année.”

Et n’allez pas lui dire que son titre est dévalorisé par l’absence de Marc Marquez. Il fait rapidement observer que le premier titre du sextuple champion du monde en 2014 a été obtenu alors que deux de ses principaux rivaux, Jorge Lorenzo et Dani Pedrosa, s’étaient blessés.

Comme la plupart des pilotes de sa génération, il est passé par le championnat espagnol CEV, après des débuts dans la Red Bull Rookies Cup, avant de gravir les échelons Moto3, Moto2 jusqu’au MotoGP.

Après une seule saison en Moto2, avec plusieurs podiums à la clé mais pas de victoire, il a fait le grand saut dans la catégorie suprême fort de ses bons résultats.

Il ne lui aura fallu qu’une saison d’apprentissage pour parvenir à ceindre la couronne mondiale qui pourrait ne pas être sa dernière.

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