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Toyota et le groupe Volkswagen en tête des ventes mondiales

Les ventes mondiales cumulées en volume des trois membres de l’alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors ont reculé l’an dernier, à l’inverse de celles de Toyota et Volkswagen, selon des calculs de l’AFP à partir de données publiées jeudi.

L’alliance a totalisé 10,16 millions d’unités vendues l’an dernier, un repli de 5,6% sur un an. Ses ventes sont ainsi inférieures à celles du groupe allemand Volkswagen et du japonais Toyota, lequel a également publié les siennes jeudi.

Toyota a écoulé l’an passé 10,74 millions d’unités (+1,4% sur un an), tandis que le groupe Volkswagen avait annoncé mi-janvier une progression de 1,3% de ses ventes annuelles, à 10,97 millions d’unités.

Même en excluant les ventes de poids lourds de Volkswagen (marques MAN et Scania) et de Toyota (Hino), l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est ainsi arrivée en troisième position l’an dernier.

L’alliance avait revendiqué en 2018 le premier rang automobile mondial, mais en ne se fondant que sur les voitures.

Débâcle de Nissan

Nissan est particulièrement en difficulté. Ses ventes ont chuté de 8,4% en 2019 à environ 5,18 millions d’unités, tandis que celles de Mitsubishi Motors ont légèrement progressé (+0,5%) à 1,23 million d’unités, selon des chiffres annoncés séparément jeudi par les deux constructeurs nippons.

Les ventes 2019 de Renault, déjà publiées mi-janvier, ont quant à elles reculé de 3,4% à 3,75 millions d’unités.

Alors que le groupe français a pu limiter les dégâts grâce au succès de ses marques à bas coûts (Dacia, Lada), Nissan a reculé sur quasiment tous ses marchés.

Ses ventes annuelles ont notamment chuté de 10,6% en Amérique du Nord, à 1,75 million d’unités, dont un recul de 9,9% aux Etats-Unis.

Leur déclin a été encore plus brutal en Europe (-17,2% à 567.000 unités environ), mais nettement plus limité en Chine (-1,1% à 1,55 million d’unités environ).

Nissan a subi de plein fouet le retournement du marché mondial de l’automobile, mais a aussi décidé l’an dernier de rompre avec la course aux volumes à tout prix, qui était la marque de fabrique de son ancien grand patron Carlos Ghosn.

Le groupe a aussi enclenché l’an dernier une vaste restructuration de ses capacités de production, visant à les réduire de 10% d’ici 2023, impliquant la suppression de 12.500 emplois dans le monde.

Des coupes supplémentaires pourraient encore être annoncées dans les semaines à venir, et l’avenir de certaines usines du groupe est menacé, notamment celle de Sunderland, dans le nord-est de l’Angleterre, fragilisée par la perspective du Brexit.

“Nissan a beaucoup de surcapacités, ce qui entraîne des surcoûts importants (…). Il faut remettre du réalisme dans le système”, a récemment fait valoir une source proche du groupe interrogée par l’AFP.

– Plans stratégiques en mai –
Un conseil opérationnel de l’alliance s’est par ailleurs tenu jeudi au siège de Nissan à Yokohama (ouest de Tokyo), en présence des dirigeants des trois constructeurs.

Il a été décidé lors de ce conseil “de renforcer les modèles de collaboration afin d’exploiter pleinement les points forts de chaque entreprise” à la fois dans les régions, les produits et les nouvelles technologies, selon un communiqué commun.

Chacun des trois groupes deviendra notamment le “référent” de l’alliance pour une région dédiée: Nissan pour la Chine, Renault pour l’Europe et Mitsubishi Motors pour l’Asie du Sud-Est.

Concernant l’ingénierie, un des trois constructeurs prendra aussi la tête de l’alliance pour le développement de chaque technologie clé, qui sera ensuite répartie entre les trois partenaires.

L’alliance n’a pas livré jeudi de nouveaux objectifs chiffrés, les trois groupes comptant d’abord annoncer leurs plans stratégiques respectifs à moyen terme en mai 2020.

“Nous ne voulons pas donner de chiffres pour le plaisir d’en donner. Nous voulons des chiffres robustes sur lesquels nous pourrons nous appuyer” pour la suite, a insisté le président de Renault, Jean-Dominique Senard, lors d’un bref point de presse après le conseil de l’alliance.

Les dirigeants des trois groupes se sont une nouvelle fois efforcés d’assurer que leur alliance était “solide” et qu’il n’y avait pas d’autre alternative que de la renforcer.

Les rapports entre Renault et Nissan ont été mis à mal pendant près d’un an en raison de l’affaire Ghosn, et des rumeurs dans les médias continuent d’instiller régulièrement le doute sur la fin réelle des tensions.

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